Décollage et arrivée au Canada

AAprès un court trajet d’un peu plus d’une heure de train, nous arrivons à Lyon St Exupéry près de cet aéroport qui nous verra décoller le lendemain.
Cécile et le petit Pierre viennent nous chercher en voiture, heureusement, ils ont pris la 5008 qui est un monospace et il faut bien ça pour accueillir toutes nos valises et nos sacs dans le coffre ! Nous passons une agréable et douce soirée avec les Moulènes presque au complet, car Olivier est en week-end Scout. Dernier barbecue et gratin dauphinois avant un long moment. Autant vous dire qu’on en a profité et qu’on l’a savouré, le tout arrosé par un petit verre de Chartreuse avant d’aller se coucher.
Dimanche 13 septembre : Ça y est c’est le grand jour ! Avec un sentiment mêlé d’excitation et de stress nous refaisons une dernière fois nos valises en prenant garde de ne rien oublier. Nous partons vers 9h30 pour être 3 heures avant le décollage à l’aéroport et ce ne fut pas de trop au vu des péripéties qui se sont produites juste après. Après avoir vérifié que notre vol était bien maintenu et n’était pas retardé, nous disons au revoir à Cécile et Thomas dans le hall de l’aéroport. Nous nous retrouvons alors tous seuls, seuls avec nos 85 kg de bagages et notre billet pour l’autre bout de l’atlantique.
Nous arrivons au « check in » pour faire enregistrer nos bagages aux bornes d’Air Transat. Des agents de la compagnie nous contrôlent nos passeports, billets et nos documents d’immigration. Après quelques minutes l’agent nous dit très calmement que seul Paul peut embarquer, car il nous manque un document de l’ambassade du Canada m’autorisant à voyager. « Monsieur lui, il part, mais vous vous restez là » nous dit elle fermement. C’est la douche froide et le début de la panique, nous expliquons que ce n’est pas possible, que notre dossier a bien été préparé en amont par un avocat et des experts canadiens, qu’il est bien complet et que nous n’avons jamais entendu parler de ce foutu papier de l’ambassade. L’agent reste ferme sur ses positions malgré notre déconvenue et notre incompréhension. Je commence à avoir du mal à respirer avec ce satané masque et ne peut retenir des sanglots. Paul appel ses parents en catastrophe, tout le monde nous regarde dans la file. Finalement, en insistant, l’agent appelle son supérieur pour quand même vérifier tout ça, lui aussi tient le même discours. Au bout de 30 minutes de parlementations il décide d’appeler le service d’immigration canadienne de l’aéroport de Montréal (on est dimanche et il est à ce moment-là 5h du matin au Canada…). Il prend tous nos papiers et part s’isoler de longues minutes pour parler avec le Canada. Paul me dit « Ça dure trop longtemps, c’est mauvais signe ». J’ai une lueur d’espoir tout de même « Si c’était un non catégorique ce ne serait pas si long, il y a peut-être moyen! ». Il revient, on retient notre souffle. Avec un air sérieux il nous dit « J’ai eu l’immigration du Canada, ils m’ont confirmé que vos demandes de permis de travail ont été faites conjointement et que Madame est bien présente dans le dossier. Du coup, c’est bon pour vous. ». Explosion de joie, nous n’en revenons pas ! Nous le remercions mille fois et tout chamboulés nous filons enregistrer nos valises.
Nos valises surchargées passent à la limite du poids maximum autorisés, mais c’est bon, on ne paye pas de surplus. De même personne ne vérifie la taille des sacs qui est clairement trop grande, tant mieux on a eu notre dose de rebondissements pour la journée. Nous passons la sécurité sans encombre, il n’y a pas grand monde donc ça va vite malgré la fouille des sacs.
Le vol est à l’heure et nous embarquons dans un avion rempli à 30% seulement. Les 8h de trajet se passent très bien, il y a peu de turbulences et l’avion est confortable. Le port du masque est pénible mais supportable. L’airbus Neo se pose sans encombre à Montréal sous une pluie épaisse.
Une fois arrivés sur le sol canadien, nous allons à l’immigration. C’est la dernière étape critique du voyage et la tension remonte un peu. Après avoir rempli un document sur des bornes automatiques nous prenons un ticket et nous patientons dans une grande salle avant d’être appelés par un agent de l’immigration. Tous alignés sur un des coté de la salle dans de petits box transparents, ils paraissent sévères et ne rigolent pas. Un d’eux est le sosie de Freddy Mercury, il a la même moustache et son gilet pare-balles ressemble un peu aux marcels que portait le chanteur de Queen. On en blague entre nous doucement et ça nous fait rire. C’est enfin notre tour, un agent nous reçoit. Malgré qu’il ne parle pas beaucoup, il est sympa et s’autorise même des petites blagues pour nous détendre en regardant la liste de course en ligne que nous avions imprimés : « Ah ben dit donc c’est bien vous avez tout prévu ! Mozzarella râpée en sachet de 230g, c’est bien ça ». Au bout de 20 minutes, nous avons enfin nos précieux sésames. Un permis de travail fermé lié à son emploi à Rheinmetall pour Paul et un permis de travail ouvert pour moi. « Bienvenue au Canada » nous dit il quand nous partons.
C’est le début de notre aventure dans le pays des caribous et de la poutine !