Libération !

A Après 14 jours enfermés sans voir l’extérieur, nous pouvons enfin sortir !
Lundi 28 septembre : Vincenzo, la personne qui s’occupe de nous aider à nous installer, vient nous chercher au Airbnb. Après plusieurs semaines de contact avec lui, nous allons enfin pouvoir le rencontrer en chair et en os !
Vincenzo a loué une Hyundai Tucson pour venir nous chercher avec nos valises. Il fallait bien ça honnêtement. Ça nous fait tout de même un petit pincement au cœur de quitter cet appartement, car après 14 jours pleins, nous nous étions fait à notre petit cocon. C’est surprenant, mais sortir directement en ville après 14 jours enfermés procure de drôles de sensations. C’est un peu comme les animaux de compagnie qu’on met en cage pour un voyage. Ils ne veulent pas rentrer au début dans la cage et gémissent les premières minutes (ou heures pour les plus récalcitrants). Ensuite, à l’arrivée, quelque chose d’assez surprenant se produit : lorsque la cage est ouverte, ils ne veulent plus sortir et sont très hésitants. C’est un peu ce sentiment qu’on a ressenti lorsqu’on est sorti. Le bruit des voitures, la lumière, la vitesse, c’était presque effrayant durant les premières minutes. Bien sûr, nous étions très contents de sortir malgré tout.
Les valises chargées, nous prenons directement la direction de l’appartement pour y déposer nos valises, le propriétaire nous rejoint là-bas. Le trajet nous donne l’occasion de voir un peu plus de Montréal et ses alentours. Nous quittons l’île en prenant le pont Champlain. Tout de suite, nous réalisons que le Saint-Laurent est un fleuve très large et que tout est très grand. Nous n’avions vu que la carte jusqu’à présent et nous pouvons constater que ce qui paraissait près sur la carte, peut être en réalité très éloigné.
Notre quartier est très pavillonnaire. Les maisons sont toutes alignées, sans clôtures, avec la voiture garée devant. Pas de doute, nous sommes en amérique du nord ! Marie me dit même : « Oh ! On dirait Wisteria lane. » Je lui réponds « quoi ? », « Oui, Wisteria Lane de Desperate Housewives ». Bref, ceux qui ont la référence pourront comparer.
Arrivés à l’appartement, le propriétaire nous aide à monter les valises. Vraiment, nous sommes bien tombés !
L’appartement est conforme à ce que nous avions vu lors de la visite visio via Whatsapp. Situé au troisième et dernier étage, il est très lumineux avec un bow window dans le salon. Bien évidemment, il s’agit d’une cuisine américaine avec un frigo double porte énorme qui fait des glaçons ! Le cliché.. L’appartement est très grand, mais malheureusement, nous n’avons pas encore le temps de déballer nos affaires car les hostilités commencent !
En effet, nous devons démarrer toutes les démarches avec Vincenzo.
Début des démarches, le NAS ! Alors non, il ne s’agit pas d’un Network Attached Storage, mais plutôt d’un Numéro d’Assurance Sociale. Base de tout ici au Québec. Ensuite, notre NAS en poche, nous faisons un crochet par Costco pour ouvrir des lignes téléphoniques. Pour ceux qui sont novices comme nous, Costco est une chaîne de distribution américaine qui vend en gros. C’est un peu comme Métro, mais en beaucoup plus gros et avec des produits de meilleure qualité. Avant de rentrer, nous nous apercevons que la file d’attente est vraiment longue. C’est étonnant, car nous sommes un lundi et donc, vu que les gens travaillent, il ne devrait pas y avoir tant de monde. Par la suite de la journée, nous apprendrons que les restaurants vont fermer, car nous sommes en « zone rouge » par rapport au coronavirus. Probablement, que les gens étaient venus faire du stock. Quoiqu’il en soit, nous entrons dans le magasin et découvrons un décor assez surréaliste. C’est immense et ça ressemble un peu à un entrepôt. Tout est vendu dans des quantités astronomiques pour un prix dérisoire. C’est parfait pour faire le fond de maison. Nous prenons nos lignes téléphoniques dans le magasin et continuons notre périple.
Après s’être arrêté dans un fast food chicken sur la route, notre mission en début d’après-midi est d’ouvrir notre compte en banque. Il était important de faire les étapes dans l’ordre et heureusement que Vincenzo était là pour nous conseiller. En fin d’après-midi, nous nous arrêtons chez quelques concessionnaires sur la route et notre première journée s’achève.
Mardi 29 septembre : journée voiture ! Objectif : trouver une voiture auto (comme ils disent ici). Nous faisons le tour des concessionnaires pour trouver notre bonheur. Pas simple en ce moment, car à cause du covid, le commerce des véhicules est un peu au ralenti. Le midi, nous nous arrêtons dans un restaurant « La Belle Province » pour manger la fameuse « Poutine » ! Que dire.. Nous avions été préparés psychologiquement, car tous nous avaient décrit ce que c’était, mais il y a toujours un monde entre une description et la réalité. Je vais tenter de vous décrire un peu la chose. Donc la base c’est des frites (oui, on est en Amérique, ne l’oublions pas quand même !), par-dessus, on a du fromage frais, qui pourrait ressembler à une espèce de mozza. Bref, un fromage sans trop de goût. Et puis s’ajoute à ça (parce que ça n’est pas encore assez léger), une bonne sauce bien grasse. On dirait un jus de viande. Bref, c’est un aller en enfer calorique ! Peut-être que quand il fait -20°C, c’est appréciable, mais là, je n’ai pas réussi à finir !
En fin de journée, nous allons voir un dernier véhicule : un Ford Escape. Il est vendu par un particulier. Le véhicule est dans nos prix et nous sommes vraiment emballés par ce dernier. Seulement, petit hic, le prêt. Alors, nous n’étions pas au courant, mais ici, les prêts sont attachés aux voitures et non aux personnes. Donc si vous achetez une voiture, qu’il y a un prêt non remboursé dessus, un huissier peut venir chercher la voiture chez vous ensuite. Il faut donc faire très attention et heureusement que Vincenzo nous avait mis en garde à ce sujet.
Voici notre début de semaine après confinement.